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Nouveau Kloar Micro-Musée : Andrée Lavieille

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*** Nouveau Kloar Micro-Musée à découvrir à la médiathèque Robert Badinter ***

Andrée LAVIEILLE

Née à Paris, le 11 septembre 1887

Morte à Paris, le 14 mai 1960

LES GRANDS-SABLES (LE POULDU), VUS DE LA TERRASSE DE CASTEL KARRECK

Huile sur toile

Vers 1937 - 1939

H. 59,5 ; L. 73 cm

Collection municipale Clohars-Carnoët (inv. 2012.1.1). Don de Mme Françoise Cambon, la fille de l’artiste.

 

Issue d’une famille d’artistes, c’est tout naturellement qu’Andrée Lavieille commence toute petite à dessiner. Dotée d’un talent indéniable, elle reçoit, dès l’âge de 16 ans, une autorisation « à suivre les cours oraux, à étudier dans les galeries et à la bibliothèque de l’École des Beaux-Arts ». À 20 ans, elle entre à l’École des Beaux-Arts et obtient le Certificat d’Aptitude à l’Enseignement du Dessin dans les Lycées et Collèges, ce qui lui permet, très tôt, daider matériellement les siens. À 23 ans, après le décès de sa mère, elle épouse à Paris un jeune normalien, tout juste agrégé de lettres, Paul Tuffrau. La carrière de professeur de son mari, entrecoupée par les deux guerres, la conduit successivement à Vendôme, Chartres et Paris. Le couple aura trois enfants : Jean-Pierre, Françoise et Michel.


Artiste intimiste, éprise de liberté, tout au long de sa vie Andrée Lavieille évolue et construit son œuvre. Elle n’expose pas mais envoie de temps en temps quelques tableaux, toujours acceptés, au Salon des Artistes Français. Ses huiles et aquarelles révèlent sa personnalité tout à la fois sérieuse, sincère, discrète, tendre, vive, spontanée et ardente. Elle aime les choses simples, les grands espaces, la campagne et plus encore la mer.


Les vacances scolaires de Paul leur permettent, chaque été, de partir au bord de la mer. Jusqu’en 1923 à Erquy, dans les Côtes d’Armor, puis, très vite, à partir de 1924, dans le Finistère, au Pouldu. Andrée découvre avec ravissement la bonne simplicité sans prétention de Kerzellec. Et son chemin creux, ses pommiers si beaux, si bons, la maison blanche toute simple, la mer, là-bas, à travers les arbres, la bonne Mé qui s’en va doucement derrière ses vaches, l’atmosphère exquise de conte de La Fontaine, si reposante, si douce, si aimante…


Ils loueront successivement deux maisons dans le hameau de Kerzellec, un peu en retrait de la côte, sur la route menant au Bas-Pouldu : une première maison toute simple louée aux Lozachmeur, puis une seconde, beaucoup plus grande, louée aux Herbron (pharmaciens à Quimperlé), la maison dite "aux pierres plates". Mais le besoin de la mer est si grand chez elle que Paul et Andrée louent, toujours au Pouldu, de 1937 à 1939, une petite maison surplombant directement la plage des Grands-Sables, appelée alors « Castel Karreck » (anciennement Pen Du), appartenant à M. et Mme François.


Cette peinture lumineuse montre la vue dont Andrée jouit depuis la terrasse de la maison : à ses pieds, l’anse de la plage des Grands-Sables, avec son sable ocre sur lequel s’étale une mer calme, toute bleue, des rochers épars, des cabines et des tentes qui mettent des taches colorées au bas des hautes dunes. Au loin, sous un ciel gris-bleu, quelques maisons de villégiature, dont une rangée de maisons blanches à toit plat, dites villas Nestour, dissimulées en avant par des arbres et un mur de clôture.


Au premier plan, contre le parapet, une table ronde recouverte en partie d’un torchon blanc bordé de rayures bleues. Sur cette nappe improvisée, le goûter est dressé : une théière d’argent, un pichet blanc et bleu, une coupe de faïence remplie de fruits, un bol à oreilles posé sur une coupelle, et, à côté, un pain. À droite, devant la table, une chaise inoccupée, au dossier de laquelle est accroché un large chapeau blanc enrubanné de bleu. L’ombre portée du grand tamaris, que l’on imagine penché au-dessus de la table, enveloppe cette charmante mise en scène.


Ce tableau, à la fois nature morte et paysage, reflète un moment privilégié où tout est douceur et harmonie. Un moment de bonheur d’autant plus précieux quand on sait que la guerre éclatera le 3 septembre 1939… Andrée Lavieille ira alors se réfugier, avec ses enfants, dans la campagne girondine, à Plassac.

 

D’après « Dans le sillage des impressionnistes – Andrée Lavieille (1887-1960) » de Françoise Cambon, la fille de l’artiste, et Henri Cambon, son petit-fils. En vente à la Maison-Musée du Pouldu.

Andrée Lavieille a fait l’objet d’une rétrospective à la galerie municipale La Longère de Clohars-Carnoët, au printemps 2012. Le catalogue d’exposition « Une femme peintre au Pouldu, Andrée Lavieille (1887-1960) » est disponible en prêt à la médiathèque Robert Badinter.

© collection Mairie de Clohars-Carnoët


14:37

Kloar, terre d'inspiration

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En ce moment dans les "sucettes" de la ville est affiché une sélection d'œuvres inspirées par les paysages et les habitants de Clohars-Carnoët.

Aujourd'hui, zoom sur la peinture visible au Pouldu, rue des Grands-Sables :

Détail du tableau "Soleil et jeunesse", 1910, huile sur toile, 266 x 427 cm. Göteborgs Konstmuseum, inv. no. WL 38.  ©Göteborg Art Museum, Hossein Sehatlou. © J.F. Willumsen/VISDA

Par l'artiste danois Jens Ferdinand Willumsen (1863-1958) 

Les œuvres de cet artiste danois sont rares dans les collections publiques françaises. Pourtant, en 1916, il s’installe définitivement dans le sud du pays (Villefranche, Nice, Cannes, Le Cannet), après avoir effectué plusieurs séjours à Paris : en 1888-1890, en 1893-1894 puis en 1903-1904. 

À Paris et en Bretagne (Pont-Aven, Le Pouldu), Willumsen entre en contact avec les cercles avant-gardistes et sa peinture, d’abord naturaliste, va rapidement se trouver influencée par ses rencontres avec Paul Gauguin et le groupe des Nabis. S’imprégnant de ces artistes majeurs, il diffuse au Danemark l’esthétique de Pont-Aven.

L’immense œuvre de plus de quatre mètres de long dont est extrait cette affiche fait la synthèse de plusieurs sources d’inspiration : les enfants se jetant nus dans la mer ont été peints à partir de photographies instantanées prises par Willumsen sur la côte sud-ouest de l’Italie, à Amalfi, en 1902 et 1904. La lumière est celle des immenses plages de sable blanc du nord du Danemark. Enfin, c’est sur la plage du Pouldu que Willumsen, à l’aide d’une badine plantée dans le sable, composa cette ligne de perspective que les garçons devaient suivre dans le tableau monumental de bains de mer.

Cette toile, ayant pour thème des enfants qui se baignent et jouent sur la plage, est un hymne à la joie de vivre. Elle respire la communion de l'homme avec la nature, et l’innocence, la spontanéité, la légèreté, la fantaisie de l’enfance.

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10:06

Kloar, terre d'inspiration

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En ce moment dans les "sucettes" de la ville est affiché une sélection d'œuvres inspirées par les paysages et les habitants de Clohars-Carnoët.

Aujourd'hui, zoom sur la peinture visible au bourg, route de Quimperlé :

Détail du tableau "Paysage français avec des femmes en conversation - Le Pouldu", 1891, huile sur toile © G. Roosval-Kallstenius / collection particulière

Par l'artiste suédoise Gerda Roosval-Kallstenius (1864-1939)


Gerda-Maria Roosval-Kallstenius est née au sud de la Suède, à Kalmar, en 1864. Elle a étudié à l'Académie royale des arts de Suède à Stockholm, en France et en Italie.

Gerda Roosval-Kallstenius et son mari le peintre Gottfried Kallstenius ont fréquenté les colonies artistiques de Grez-sur-Loing et du Pouldu.

Le couple séjournera au Pouldu entre août et novembre 1891. Probablement logeaient-ils à la villa Saint-Julien, en compagnie d’autres artistes suédois.

La scène se situe sur la route descendant au port du Pouldu. Au fond sont visibles la Laïta et le versant morbihannais.



 


 

16:58

Ślewiński et la Bretagne

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Vidéo réalisée à l'occasion de la conférence au Musée de Pont-Aven en septembre 2020 >>>  Władysław Ślewiński et la Bretagne 

Władysław Ślewiński (1856-1918), d'origine polonaise, arrive à Paris en 1888 pour suivre une formation artistique dans les académies Julian et Colarossi. 

Il découvre la Bretagne suite à sa rencontre avec Paul Gauguin en 1889. Ce dernier le révèle à lui-même. 

Installé à Pont-Aven, au Pouldu, à Belle-Île et enfin à Doëlan, Ślewiński immortalise, année après année, les paysages, la mer surtout, les vagues frangées d'écume, les habitants en chapeaux noirs ou coiffes blanches (Deux Bretonnes au panier de pommes,1897, au Musée national de Varsovie).

Au printemps 1894, Gauguin se rend une dernière fois au Pouldu, avec Annah la Javanaise, mais Marie Henry ne tient plus son auberge. C'est Ślewiński qui lui offre l'hospitalité dans sa demeure du Kerdro.

Gauguin parlait de lui comme d'un « parfait gentilhomme polonais ». C'est en Bretagne, son pays d'adoption où il passa près de vingt ans, que Władysław Ślewiński devint peintre.