Sérusier


Paul Sérusier, Ferme au Pouldu, 1890
© 2012 National Gallery of Art, Washington, DC
Gift (Partial and Promised) of Alexander M. and Judith W. Laughlin
Paul Sérusier, son séjour au Pouldu

La rencontre de Paul Sérusier avec Gauguin en 1888 à Pont-Aven donne naissance à une peinture représentant un paysage aux formes schématisées et aux couleurs vives, nommé Talisman. De retour à Paris, cette œuvre enthousiasme ses camarades de l’académie Julian et certains élèves de l’école des beaux-arts. Un nouveau groupe de peintres est né : les nabis. Paul Sérusier fait le trait d’union entre l’art de Paul Gauguin et ces jeunes artistes. 

À l’automne 1889 et à l’été 1890, il est présent à la Buvette de la Plage. D’un esprit logique, le jeune peintre est assailli de doutes concernant les théories artistiques de Paul Gauguin, pour lui pleines de lacunes. Il craint que ce dernier ne soit qu’un plaisantin. Toutefois, Paul Sérusier surmonte sa défiance et développe au Pouldu des principes qui resteront constants dans son œuvre : la simplification du dessin, les aplats de couleurs, la suppression de la perspective et de l’horizon. S’inspirant du synthétisme et de l’esthétique symboliste, Sérusier avec Maurice Denis et d’autres jeunes peintres fondent le groupe des Nabis. Leur art, avec la juxtaposition de plans colorés aux valeurs très contrastées, n’a de cesse d’affirmer sa planéité. Ainsi, ces peintres contribuent à réinventer un langage plastique et à révolutionner les techniques décoratives. Le Nabi à la barbe rutilante s’installe en 1894 à Châteauneuf-du-Faou. Il meurt à Morlaix en pleine rue le 6 octobre 1927.